PSAUME 105
Ils oublient le Père qui les sauve !

 

 

I
Rendez grâce au Seigneur :  Il est bon !
Éternel est son amour !
Qui dira les hauts faits du Seigneur,
qui célébrera ses louanges ?
Heureux qui pratique la justice,
qui observe le droit en tout temps !
 
Souviens-toi de moi, Seigneur,
dans ta bienveillance pour ton peuple ;
toi qui le sauves, visite-moi :
que je voie le bonheur de tes élus ;
que j'aie part à la joie de ton peuple,
à la fierté de ton héritage.
 
Avec nos pères, nous avons péché,
nous avons failli et renié.
En Égypte, nos pères ont méconnu tes miracles,
oublié l'abondance de tes grâces
et résisté au bord de la mer Rouge.
Mais à cause de son nom, il les sauva,
pour que soit reconnue sa puissance.
 
Il menace la mer Rouge, elle sèche ;
il les mène à travers les eaux comme au désert.
Il les sauve des mains de l'oppresseur,
il les rachète aux mains de l'ennemi.
 
Et les eaux recouvrent leurs adversaires :
pas un d'entre eux n'en réchappe.
Alors ils croient à sa parole,
ils chantent sa louange.
 
II
Ils s'empressent d'oublier ce qu'il a fait,
sans attendre de connaître ses desseins.
Ils se livrent à leur convoitise dans le désert ;
là, ils mettent Dieu à l'épreuve :
et Dieu leur donne ce qu'ils ont réclamé,
mais ils trouvent ses dons dérisoires.
 
Dans le camp ils sont jaloux de Moïse
et d'Aaron, le prêtre du Seigneur.
La terre s'ouvre :  elle avale Datan,
elle recouvre la bande d'Abiron ;
un feu détruit cette bande,
les flammes dévorent ces méchants.
 
A l'Horeb ils fabriquent un veau,
ils adorent un objet en métal :
ils échangeaient ce qui était leur gloire
pour l'image d'un taureau, d'un ruminant.
 
Ils oublient le Dieu qui les sauve,
qui a fait des prodiges en Égypte,
des miracles au pays de Cham,
des actions terrifiantes sur la mer Rouge.
 
Dieu a décidé de les détruire.
C'est alors que Moïse, son élu,
surgit sur la brèche, devant lui,
pour empêcher que sa fureur les extermine.
 
Ils dédaignent une terre savoureuse,
ne voulant pas croire à sa parole ;
ils récriminent sous leurs tentes
sans écouter la voix du Seigneur.
Dieu lève la main contre eux,
jurant de les perdre au désert,
de perdre leurs descendants chez les païens,
de les éparpiller sur la terre.
 
Ils se donnent au Baal e Pégor,
fils communient aux reps des morts ;
ils irritent Dieu par toutes ces pratiques :
un désastre s'abat sur eux.
 
Mais Pinhas s'est levé en vengeur,
et le désastre s'arrête :
son action est tenue pour juste
d'âge en âge et pour toujours.
 
Ils provoquent Dieu aux eaux de Mériba,
ils amènent le malheur sur Moïse ;
comme ils résistaient à son esprit,
ses lèvres ont parlé à la légère.
 
III
Refusant de supprimer les peuples
que le Seigneur leur avait désignés,
ils vont se mêler aux païens,
ils apprennent leur manière d'agir.
 
Alors ils servent leurs idoles,
et pour eux c'est un piège :
ils offrent leurs fils et leurs filles
en sacrifice aux démons.
 
Ils versent le sang innocent,
le sang de leurs fils et de leurs filles
qu'ils sacrifient aux idoles de Canaan,
et la terre en est profanée.
De telles pratiques les souillent ;
ils se prostituent par de telles actions.
 
Et le Seigneur prend feu contre son peuple :
ses héritiers lui font horreur ;
il les livre aux mains des païens :
leurs ennemis deviennent leurs maîtres :
ils sont opprimés par l'adversaire :
sa main s'appesantit sur eux.
 
Tant de fois délivrés par Dieu,
ils s'obstinent dans leur idée,
ils s'enfoncent dans leur faute.
Et lui regarde leur détresse
quand il entend leurs cris.
 
Il se souvient de son alliance avec eux ;
dans son amour fidèle, il se ravise :
ils leur donna de trouver grâce
devant ceux qui les tenaient captifs.
Sauve-nous, Seigneur notre Dieu,
rassemble-nous du milieu des païens,
que nous rendions grâce à ton saint nom,
fiers de chanter ta louange !
 
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,
depuis toujours et pour la suite des temps !
Et tout le peuple dira :
Amen ! Amen !

* Retour les psaumes 91 à 120